16 DECEMBRE 2019

Gastronomie. Il va travailler dans vingt restaurants étoilés


Il s’est lancé un défi pour le moins original. En vingt jours, Alain Crivelli va s’immiscer dans les cuisines de vingt restaurants étoilés. Le 15 décembre 2019, le chef de la Ville Blanche, à Rospez (Côtes-d’Armor) lui a ouvert ses portes.
 
Yvann Guglielmetti, le chef, et Alain Crivelli, l’apprenti, sont d’accord. « La cuisine, ça doit se transmettre. »
Yvann Guglielmetti, le chef, et Alain Crivelli, l’apprenti, sont d’accord. « La cuisine, ça doit se transmettre. » | OUEST-FRANCE

« Chez combien de chefs étoilés peut-on travailler dans sa vie ? », a demandé un jour Alain Crivelli, Finistérien d’adoption, à son ami Yvon Morvan, ex-chef étoilé. « Quatre ou cinq, maximum ! » Il n’en a pas fallu plus pour faire naître une idée un peu folle dans la tête de ce formateur en cuisine. « Je voudrais faire valider un record dans le Guinness book : travailler vingt jours chez vingt chefs étoilés différents », expose Alain Crivelli.

Bretagne, Paris et Lyon

Depuis le 10 décembre 2019, il suit donc la route des popotes étoilées qu’il a choisies en Bretagne d’abord, puis à Paris et Lyon. La Ville Blanche, à Rospez près de Lannion (Côtes-d’Armor), sera son unique étape costarmoricaine. « Yvann Guglielmetti a tout de suite accepté de m’ouvrir sa cuisine, savoure le gourmet impatient d’intégrer l’équipe de la Ville Blanche. Je suis un buvard, toujours avide d’apprendre. »

Moussa, Gaël, Melissa, Bastien, Yvann et Hugues s’apprêtent à partager quelques heures d’un service en cuisine avec Alain Crivelli, à droite. | OUEST-FRANCE

 

Dans la Marine à 16 ans

Pourtant, le personnage haut en couleur n’est pas de la partie depuis très longtemps. « À 16 ans, mon père m’a fait deux propositions : entrer à l’École des mousses ou comme apprenti chez Paul Bocuse », se souvient Alain Crivelli. Il a préféré la Marine, pour finalement se tourner vers un métier dans la communication, en Bretagne.

Aujourd’hui, une question sans réponse trotte dans sa tête : que ferait-il maintenant s’il avait penché pour la seconde option ?

Des émissions TV

Ce Lyonnais d’origine a toujours eu de l’appétence pour la bonne chère. « Ma sœur est cuisinière, ma belle-mère est ce qu’on appelle une mama italienne. Chez moi, Il y a toujours beaucoup de monde autour de la table. »

Considéré comme un bon cuistot par ses amis, ce sont eux qui le poussent à s’inscrire à l’émission Un dîner presque parfait. « C’était en 2013… et j’ai gagné ! » Pour lui c’est le déclic. Il fait de sa cuisine son antre. Embraye sur d’autres émissions, dont Master chef. « Là, j’ai rencontré des grands chefs qui m’ont coaché. »

 

Alain Crivelli, comme un poisson dans l’eau, dans les cuisines de la Ville Blanche. | OUEST-FRANCE

 

UnCAP de cuisinier à 57 ans

Quand à 56 ans il est licencié, une conseillère de Pôle emploi le reconnaît et le dirige vers un CAP cuisine. Hasard ou destinée ? Peu importe.

Alain s’éclate en cuisine. « J’avais un bon niveau mais j’ai repris toutes les bases qui me manquaient. Je suis redescendu de cinq niveaux pour remonter petit à petit. » À 57 ans, CAP en poche, il trouve du travail immédiatement, « comme formateur au Centre de formation professionnelle pour adultes dans lequel j’ai passé mon diplôme », sourit-il. Détaché auprès de la maison d’arrêt de Brest, c’est à son tour de transmettre un savoureux mélange sociogastronomique.

 

Alain Crivelli attend beaucoup des conseils de Yvann Guglielmetti, le chef de la Ville Blanche, à Rospez. | OUEST-FRANCE

 

Une halte symbolique chez Paul Bocuse

À l’aube de ses soixante ans, le voilà sur la piste aux étoiles. « Avec toujours en tête de voir, de sentir, d’engranger. » S’il peut faire valider son exploit au Guinness des records, tant mieux, mais là n’est pas l’essentiel pour Alain. « En vérité, c’est d’aller travailler dans ces restaurants qui compte le plus pour moi. » Après sa halte à la Ville Blanche, Alain Crivelli va tracer sa route dans le Morbihan, puis se frotter à la cuisine parisienne pour finir en beauté chez Paul Bocuse, à Lyon. « Une façon de remonter le temps, comme ça, je n’aurai rien à regretter. »


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