6 NOVEMBRE 2018

Cuisine. Les vingt travaux d'Alain Crivelli


© Le Télégramme/David Cormier
 
Alain Crivelli, Philippe Le Bigot et Bruno Diabaoui, propriétaires du « M »,
où la tentative de record débutera le 9 décembre. © Le Télégramme

D’aucuns rêveraient de vingt jours d’une dégustation quotidienne à 20 des plus grandes tables de France. Lui crève d’envie d’y travailler ! Alain Crivelli, cuisinier professionnel sur le tard, s’apprête à créer un record.

La gourmandise éclaire son visage à l’évocation de son projet. Alain Crivelli entend créer un record du monde qu’il espère voir homologué par le fameux Guiness book : celui de travailler dans 20 restaurants étoilés en vingt jours. Et cet exploit serait difficile à battre : mieux vaut, pour cela, bien connaître le milieu pour s’y faire accepter.

« J’étais depuis trente ans dans la communication et, à 56 ans, j’ai été licencié économique », rappelle Alain Crivelli. « J’ai passé mon CAP de cuisinier quelques jours après que le président Macron a proposé de traverser la rue pour trouver du travail », sourit-il. Et comme ce Brestois d’origine lyonnaise connaît les propriétaires du restaurant étoilé « Le M » depuis des années, il va commencer là le 10 décembre et finir chez Bocuse. Histoire de boucler la boucle. C’est a priori calé pour le midi du 29 décembre.

« À 16 ans, se rappelle-t-il, à l’école des mousses, j’ai eu l’occasion de faire de la cuisine. Le meilleur ami de ma sœur était premier maître d’hôtel chez Bocuse. J’aurais pu y faire mon apprentissage. Je n’ai pas de regret : la vie est comme ça… Serais-je devenu grand chef ou aurais-je travaillé dans une cantine scolaire ? ». Là, c’est sûr, il va se faire plaisir dans un milieu qu’il admire. « Notre métier, c’est de servir à manger, mais aussi de transmettre. Le métier recrute, dans tous types de restaurants. Lui l’a commencé à 56 ans, c’est beau », confie Bruno Diabaoui, restaurant étoilé « Le M » , séduit aussi par ce que Philippe Le Bigot nomme « un beau challenge ».

De la maison d’arrêt aux grandes cuisines

Le chef brestois, qui a conseillé le jeune cuisinier avant ses passages dans des émissions de télévision, l’accueillera volontiers pour donner un coup de main, à la présentation par exemple. « La Butte » à Plouider avec Nicolas Conraux, l’« Auberge des Glazicks » à Plomodiern, avec Olivier Bellin qu’il connaît aussi (deux étoiles), sont également au menu. « J’espère aller dans plusieurs deux ou trois étoiles, même si je ne fais pas de différences entre les chefs étoilés qu’ils aient une ou plusieurs étoiles ». L’infrastructure, toutefois, s’étoffe à mesure que les récompenses s’accumulent. L’expérience doit y être différente à vivre.

Alain Crivelli travaille, au quotidien, pour le CLPS (un centre de formation professionnelle). Il forme des détenus de l’Hermitage à cet art délicat. Il y a fait venir, au printemps, Yvon Morvan (ex- « Armen »), qui le parraine cette fois. Il changera donc de cadre, ces prochaines semaines… « Cela ne durera peut-être pas vingt jours parce que je ferai sans doute, parfois, un restaurant le midi et un autre le soir dans la même région. Ce sera un peu une performance sportive, oui, et pourtant, Dieu sait si je ne suis pas sportif ! », rit celui qui fêtera ses 60 ans le 22 décembre, pendant sa tournée des glorieuses popotes. Seul le jour de Noël est prévu en famille, plutôt que dans son parcours.

Cerises sur le gâteau : les Bouffons et l’Élysée

Cerises sur le gâteau, deux autres projets en plus de ce défi. Alain Crivelli commencera, le midi du 9 décembre, par œuvrer avec plusieurs (sept, huit ?) chefs étoilés dans le cadre des Bouffons de la cuisine, à Brest, pour des personnes défavorisées. Avant d’enchaîner au « M » le lendemain. Et il espère, le jour de son anniversaire, réaliser son rêve : « cuisiner à l’Élysée ». Il apprécie son chef, Guillaume Gomez, qu’il a rencontré il y a deux ans. Et ce serait l’occasion, peut-être, de dire au président Macron (à qui il a écrit) qu’il a suivi son conseil de « traverser la rue », autre boucle à boucler. Ce dernier saurait peut-être en faire un argument de communication mais qu’importe…

Là non plus, si ce vœu se réalisait, il n’intégrerait pas le record puisque, n’accueillant pas de public, cette prestigieuse adresse ne peut être récompensée par le fameux Guide Michelin. Mais c’est un moment qui, aux yeux d’Alain Crivelli, ne compterait pas pour du beurre…

 
© Le Télégramme

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